Impact socio-économique du Port de Bruxelles: plus de 350 entreprises – 12 000 emplois directs et indirects

Charles Jonet, Président du Port de Bruxelles, a rendu public ce vendredi 26 novembre les résultats de la dernière étude sur le poids socio-économique des entreprises implantées sur le domaine du Port de Bruxelles. La présentation de cette étude s'est faite en présence de Brigitte Grouwels, Ministre à la Région de Bruxelles-Capitale, en charge du Port. Il s'agit de la quatrième enquête de ce type réalisée par l'Observatoire bruxellois du Marché du Travail et des Qualifications d'Actiris, avec la collaboration de la Banque nationale de Belgique. L'étude a été réalisée sur les années 2006 à 2009.

Emploi

En 2008, les activités portuaires occupaient directement 5 645 travailleurs (5 019 équivalents temps plein). Ce chiffre est en légère augmentation par rapport à 2007 (+0,8 %) et surtout 2006 (+4 %).

L'emploi indirect généré par les activités portuaires est estimé à près de 6 500 postes de travail. L'emploi global, direct et indirect, créé par l'activité portuaire à Bruxelles peut donc être estimé à près de 12 000 unités.

Le domaine portuaire reste par ailleurs un bassin important de débouchés pour une main-d'œuvre peu qualifiée : les travailleurs portuaires sont occupés à 51,1 % sous statut ouvrier, contre seulement 19,3 % au niveau régional. A contrario, seuls 19,8 % des salariés sont hautement qualifiés (contre 50,5 % en RBC).

Autre point positif, la précarité y est moindre que dans le reste de la région, puisque les contrats à durée indéterminée y sont la règle générale (97,6 % contre 89,6 % au niveau bruxellois), tout comme les contrats à temps plein (92,2 % contre 79,4 %). Enfin, le taux d'emploi des jeunes et des travailleurs âgés y sont également supérieurs à ceux de la région (- de 25 ans : 7,9 % contre 6,3 %; + de 45 ans : 37,6 % contre 33,8 %).

Entreprises

360 entreprises ont été recensées dans le cadre de cette étude, soit un chiffre relativement stable par rapport à 2006 (près de 350). 12,6 % d'entre elles sont actives dans l'industrie, contre 87,4 % dans les services (dont la logistique et le commerce de gros). Des entreprises qui sont des PME à 87%, avec une taille moyenne de 32 travailleurs par entreprise.

L'ancrage bruxellois des entreprises portuaires s'est encore accentué au cours des dernières années : pour 84,9 % d'entre elles, leur centre de décision se situe en Région bruxelloise et pour 75,8 % d'entre elles, il se trouve dans la zone portuaire même (contre respectivement 74 % et 66 % en 2006).

Un ancrage bruxellois réaffirmé par les liens commerciaux : un tiers des entreprises portuaires réalise 100 % de son chiffre d'affaires dans la région et près de deux tiers y réalisent au moins la moitié. Ces ratios particulièrement élevés prouvent une fois de plus le rôle d'interface logistique du port et son implication dans la vie économique régionale.

Valeur ajoutée

En 2008, la valeur ajoutée directe produite par les entreprises portuaires bruxelloises est de 679,6 millions d'euros.

Entre 2007 et 2008, la valeur ajoutée a progressé de 6,5 % au port de Bruxelles (+10,9 % entre 2006 et 2008). Au niveau belge, seul Ostende a connu une évolution plus favorable de sa valeur ajoutée (+9,1 %).

La valeur ajoutée indirecte générée par le port de Bruxelles en 2008 a été estimée par la Banque nationale à 514,3 millions d'euros, soit une valeur ajoutée totale (directe et indirecte) de plus de 1,2 milliards d'euros produite par les activités portuaires bruxelloises au niveau belge pour 2008.

Investissements

Au cours de la période 2006-2009, trois-quarts des entreprises portuaires ont investi, en particulier dans l'immobilier. Et malgré les incertitudes liées notamment au contexte économique, elles sont encore la moitié à avoir des projets en ce sens pour les deux prochaines années, contre un tiers lors de l'enquête précédente. La volonté des entreprises portuaires de se maintenir et même de se développer au port de Bruxelles se marque dans le type d'investissements réalisés et projetés : outre l'immobilier, l'acquisition de machines, outil et matériel, notamment pour le transport et la logistique, est le type d'investissement le plus cité.

Implantation

Les entreprises portuaires occupent en moyenne 35 travailleurs à l'hectare, avec jusqu'à 43 emplois à l'hectare dans la production/transformation.

Comme le montrent les projets d'investissement, les entreprises portuaires souhaitent développer leurs activités actuelles ou en créer de nouvelles : 27 % d'entre elles veulent étendre leurs superficies (contre aux alentours de 13% lors de l'enquête précédente). Ces chiffres sont cependant en-dessous de la réalité, puisqu'ils n'intègrent ni les demandes non chiffrées (la moitié des cas), ni les demandes d'entreprises non encore implantées sur le domaine portuaire.

Impact de la crise

La crise économique ayant fortement touché les volumes transportés par voie d'eau en 2009, les données d'évolution de l'emploi ont été particulièrement scrutées dans cette étude. Il en ressort que l'emploi portuaire est resté relativement stable en 2009 : un tiers des entreprises a augmenté ses effectifs entre 2006 et 2009, alors que près de la moitié les maintenaient, seulement un cinquième d'entres elles ayant dû les diminuer.

Quant à l'évolution future de leurs effectifs, un quart des responsables d'entreprises portuaires estiment être à même de les augmenter à moyen terme (fin 2011), la moitié se basant sur un effectif stable et seulement 8% envisageant de les réduire sur cette période.

Conclusion

Le port de Bruxelles, par ses emplois (près de 12 000 emplois générés en Belgique, dont plus de 5 600 emplois directs), sa valeur ajoutée et son implication dans l'approvisionnement de la région, reste un pôle économique régional de premier plan et un « secteur porteur de croissance et d'emploi » pour la Région de Bruxelles-Capitale.

 

Publié le 26/11/10