La crise économique mondiale plombe les trafics portuaires bruxellois pour l’année 2009
Le Port de Bruxelles, après avoir bien résisté au début de la crise économique mondiale en 2008, a été marqué par la crise au cours de l'année 2009. Avec un peu plus de 6 millions de tonnes transportées, l'année 2009 s'est achevée sur une baisse par rapport à l'année record qu'avait été 2008. Les chiffres de 2009 restent cependant supérieurs à ceux de 2000 (de 16% pour le trafic propre).
Un autre élément positif mérite d'être souligné : alors que les taux de faillite, à Bruxelles et ailleurs, atteignent des sommets historiques, il n'y a eu en 2009, parmi les clients du Port, ni faillite ni cessation d'activités, ce qui réjouit la Ministre de tutelle Brigitte Grouwels : « l'activité portuaire repose sur des fondements économiques solides. Une fois que la situation économique globale se sera améliorée, le Port de Bruxelles dispose de tous les atouts pour récolter les fruits d'une croissance retrouvée. » Charles Jonet, Président du Port de Bruxelles, est également confiant pour l'avenir : « Même si les chiffres du trafic pour 2009 ont été fortement marqués par la crise majeure que nous traversons, la structure de nos trafics démontre l'importance de l'activité portuaire à Bruxelles pour un approvisionnement durable de notre région. Les mesures que l'autorité portuaire a prises pour faire face à la crise a certainement permis d'en atténuer les effets. »
Le Port de Bruxelles a en effet mis en place une série de mesures destinées à aider ses entreprises à faire face à cette crise (suspension de l'indemnité pour manquement de trafic, suppressions de redevances, etc.)
Le trafic de transit est quant à lui encore plus durement touché, il baisse de 31%, pour un trafic global en recul de 23%. Le terminal à conteneurs, encore plus sensible à la conjoncture mondiale que les trafics traditionnels, est également touché, avec une baisse de 24%. Il faut noter que l'ensemble du secteur des transports et de la logistique, et plus particulièrement les ports, connaît une baisse importante des volumes transportés.
Touchées par la crise économique mondiale, les entreprises portuaires bruxelloises, tout comme leurs partenaires commerciaux, ont ralenti leur rythme de production et donc leurs volumes transportés.
Le très lourd tribut payé par la navigation de transit s'explique en grande partie par la part importante qu'occupaient précédemment les trafics liés à la sidérurgie dans ces volumes.
Les matériaux de construction et produits de carrière continuent de dominer la structure des manutentions portuaires, avec plus de 2,2 millions de tonnes transportées en 2009. Ils perdent cependant plus d'un demi-million de tonnes par rapport à 2008, les intempéries de janvier 2009 s'étant ajoutées au ralentissement économique.
L'hiver froid de 2009 a par contre profité aux importations de mazout de chauffage. Le secteur pétrolier est ainsi parvenu à limiter son recul à 6% (66.000 t).
La montée en puissance du terminal à conteneurs de Bruxelles a été freinée fin 2008 et surtout en 2009, par les conséquences de la crise économique : disparition ou fort ralentissement des échanges avec la Chine et les Etats-Unis, réduction plus ou moins généralisée des volumes traités.
Le dynamisme de l'opérateur du terminal et des entreprises portuaires bruxelloises a cependant permis d'éviter le pire : la création d'une navette fluviale hebdomadaire entre Bruxelles et Zeebrugge (opérationnelle depuis septembre), l'élargissement du portefeuille de clients (notamment dans la grande distribution), tandis que certains clients existants ont augmenté les volumes confiés. Le nombre de conteneurs transportés a même progressé de 1% par rapport à 2008.
Les perspectives sont donc moins sombres qu'il ne pourrait y paraître, d'autant que la diversification des services au terminal se poursuit (projet de création d'un dépôt).
En 2009, les Pays-Bas ont encore accru leur prédominance dans les échanges commerciaux bruxellois, principalement au détriment de l'Allemagne. Les échanges avec la France ont légèrement progressé, tandis que les destinations maritimes telles que le Royaume-Uni et la Russie atteignent désormais un niveau quasi symbolique.