Brussels Beer Project, de projet à réalité durable

C’est une histoire d’amitié et de passion. Olivier de Brauwere, un nom prédestiné – brouwer veut dire brasseur – et Sébastien Morvan se sont rencontrés au Canada autour… de verres de bières. Quelques années plus tard, ils décident de donner un vent de fraîcheur à la bière belge très reconnue... mais très traditionnelle. 


Les comparses s’enferment dans la cave d’Olivier et commencent à expérimenter la fabrication d’une bière qui bouscule. «On a fait notre formation sur le tas avec des videos Youtube ! »


Vite pris par leur passion, ils développent quatre bières amères portant comme noms de code les quatre premières lettres de l’alphabet grec, alpha, beta, gamma, delta. À l’aveugle avec leur ‘communauté’, c’est la Delta IPA qui emporte les suffrages des Bruxellois. Suite au financement participatif « Beer for Life », ils lancent la première production. Nous sommes en 2013, le Brussels Beer Project est né ! 


« Notre philosophie tient en trois mots : expérimentation, collaboration et impact. » partage Olivier. Les deux associés ne s’interdisent rien, et collaborent sur différentes créations comme la Babylone, première bière brassée à partir de pain frais invendu de magasins bruxellois récolté par l’ASBL Atelier Groot Eiland, ou encore la Tough Cookie, faite à partir de speculoos cassés da la Maison Dandoy.  


Aujourd’hui, le Brussels Beer Project est à la tête de deux brasseries installées le long du canal, l’une à Dansaert et l’autre, toute neuve, au quai de Biestebroeck à Anderlecht, sur le domaine du port. C’était leur choix de rester en ville. « À la belle époque, Bruxelles comptait jusqu’à cent cinquante brasseries sur son territoire. Puis ce chiffre est tombé à un, avec le survivant Cantillon ! »  


Brussels Beer Project continue à expérimenter en brassant plus de 30 bières différentes chaque année à côté des « classiques » Delta IPA, Jungle Joy ou la Pico Bello. Cette créativité frénétique est rendue possible grâce à une équipe très internationale qui comprend notamment des brasseurs belges, portugais, brésiliens, anglais ou américains.  


Plus important encore, Olivier et Sébastien sont tombés amoureux de l’endroit, Biestebroeck, un quartier industriel en pleine reconstruction.  « Nos bières sont fabriquées ici, le long du canal. C’est via le canal que nous avons réceptionné nos plus grandes cuves. C’est plus écologique par voie d’eau ». Leur brasserie flambant neuve fonctionne aux panneaux solaires, la toiture permet de récupérer l’eau de pluie et l’intérieur est chauffé par le surplus d’eau généré par l’activité brassicole. Et tout ça dans un petit coin de canal en pleine mutation. Le BBP est un vrai projet de renouveau d’un quartier longtemps laissé pour compte. « S’installer au canal était un choix difficile mais délibéré. Nous voulions être près de notre communauté, pouvoir l’accueillir au cœur de la ville dans un quartier historiquement industriel. » Car cet été, la grande terrasse qui entoure les nouvelles installations redeviendra le Beer Garden pour un troisième été de suite, un endroit formidable pour y déguster les créations du BBP. 


Le BBP est le résultat de choix très forts posés par deux entrepreneurs qui savent désormais exactement ce qu’ils veulent. « Nous avons cessé les exportations hors d’Europe et nous avons fermé notre bar au Japon pour mieux nous concentrer sur le local et l’écologique. C’était un choix difficile à faire. »  

Un choix payant aujourd’hui. 

Publié le 11/07/24