Chantiers bruxellois : désengorger la ville grâce au canal

Chantiers bruxellois : désengorger la ville grâce au canal

C’est toujours la même réaction, mi-amusée, mi-étonnée. Expliquez aux Bruxellois qu’une seule barge sur le canal permet d’épargner entre 40 et 100 camions dans les rues de Bruxelles, et vous obtiendrez des Oooooh, des Aaaaah ou même des Wooooow !

 

Les chantiers, à Bruxelles, on connaît. Et ça ne date pas d’hier. Et, même si notre ville s’améliore grâce à ces nouvelles constructions, il faut reconnaître que les innombrables chantiers ne facilitent pas la vie des Bruxellois. A commencer par les problèmes de circulation causés par les livraisons, déchargements ou stockages ainsi que les incessants allers et retours que nécessite la construction d’un projet immobilier bruxellois sur un territoire dense, peuplé et déjà très encombré.

 

Or, il existe une autre manière de fonctionner. Cette solution de rechange, économique, écologique et durable, passe par le Port de Bruxelles et le canal qui le borde. Les possibilités d’acheminement par voie d’eau concernent essentiellement trois communes bruxelloises : Anderlecht (le quai de Biestebroeck est situé sur son territoire), Bruxelles-Ville et Molenbeek. Leur proximité avec le canal rend aisés les transbordements par bateau et allège d’autant de camions nos rues.

 

Les précurseurs

 

Vous voyez la tour Upsite, la plus haute tour d’habitation du pays ? Elle est idéalement située le long du canal, juste à côté de notre bassin Vergote. Son promoteur, Atenor, a été l’un des premiers à utiliser l’eau pour acheminer les matériaux et remblais de ce gigantesque projet. Plus à l’est, le supercomplexe commercial Docks a quant à lui évacué pas moins de 250 000 tonnes d’excavations via la voie d’eau. Tant l’entreprise de terrassement que les fournisseurs ont ainsi travaillé avec le Port de Bruxelles pour la construction et l’aménagement de Docks. Et même si l’imposant centre commercial ne dispose d’aucun quai (une voirie longe le canal à cet endroit), en fait les bateaux auto-déchargeants (équipés d’une grue) ont fait le boulot impeccablement en déchargeant les matériaux de construction sur un parking le long du canal à quelques centaines de mètres à peine.

 

Du sable pour l’Union

 

L’Union Saint-Gilloise, l’un de nos fleurons sportifs, avait besoin d’une nouvelle surface de jeu. Pour cela, 3 900 tonnes de sable étaient nécessaires, en provenance des Pays-Bas. Plutôt que d’acheminer le tout par camions, le club jaune et bleu a fait livrer le sable par bateau au Port de Bruxelles, épargnant ainsi 106 tonnes d’émissions de CO2 et le va-et-vient de 140 camions depuis les pays-Bas jusqu’au stade via les rues de la capitale. Les prochaines clameurs footballistiques du stade Marien auront désormais un accent (bruxellois) plus durable.

 

Côté culture, le nouveau musée Kanal a fait de même, en décidant de faire évacuer les décombres et terres (polluées ou non) du chantier de rénovation par voie d’eau, de même que l’acheminement des matériaux de construction nécessaires à la construction de notre nouveau musée d’art contemporain. Une façon plus propre et moins contraignante de réduire les émissions de CO2 et la pollution (notamment sonore) au cœur de la ville. Une bonne nouvelle également pour les conducteurs, cyclistes et piétons bruxellois qui passent régulièrement par ce quartier en pleine évolution.

 

Et demain ?

 

Les enjeux environnementaux de la Région de Bruxelles Capitale sont cruciaux, vous le savez. Et les grands chantiers qui sont actuellement en plein développement en sont des acteurs majeurs. Prenez par exemple l’immense chantier du métro bruxellois, la nouvelle ligne 3 qui va relier Evere à Forest en passant par le centre-ville. Deux tunnels (l’un au sud, l’autre au nord), 8 nouvelles stations (dont la fameuse station Toots Thielemans près du Midi) et, vous l’imaginez bien, des implications importantes sur le trafic à Bruxelles.

 

Cette réelle opportunité de désengorger Bruxelles nécessitera des années de travaux, certains déjà en cours, pour lesquels le rôle du Port de Bruxelles sera déterminant. Un terrain a ainsi été cédé à l’entreprise en charge des travaux afin qu’elle puisse entreposer les terres extraites des entrailles bruxelloises. Une station de lagunage a également été installée sur le chantier près de la Gare du Midi (future station Toots Thielemans) afin de pouvoir traiter les boues sur place et limiter de la sorte les trajets en camion. Lorsque l’évolution du chantier en imposera le déménagement, elle sera réinstallée à la digue du canal, au plus proche de la voie d’eau.

 

Côté immobilier, l’énorme chantier Key West, le projet immobilier mixte situé à proximité du quai Biestebroeck, bénéficiera lui aussi de l’aide du Port et de ses concessionnaires. La voie d’eau sera utilisée pour acheminer tant les terres excavées que les matériaux de construction (avec la création d’un 2e centre de consolidation pour la construction spécifique au développement du quartier Biestebroeck et des chantiers environnants). Résultat : les 524 ménages qui y emménageront auront la joie de bénéficier d’un projet qui aura préservé, lui aussi, la santé des Bruxellois.

 

Au plus près de l’eau

 

Le Port de Bruxelles dispose d’un ambitieux plan de gestion durable, qui permet aux opérateurs de chantier bruxellois d’allier solutions économiques et gestes pour l’environnement. Gagnant-gagnant, donc. Les possibilités d’utilisation du Port et du canal sont nombreuses, ainsi que leurs effets vertueux :

  • Evacuation des terres et décombres de chantier  ;
  • Acheminement des matériaux de construction (palettes, pièces indivisibles et autres) ;
  • Limitation du transport routier et de toutes les nuisances qu’il occasionne (engorgement de la ville, diverses pollutions, transport exceptionnel, ...) ;
  • Réduction du risque d’accidents ;
  • Diminution des émissions de CO2 ;
  • Image verte, durable et innovante pour votre entreprise ;
  • ...

 

On estime à 2.000 le nombre de trajets en camion évités quotidiennement grâce au Port de Bruxelles et au canal !

 

Des experts pour réduire l’empreinte écologique

 

Pour évaluer les possibilités d’utilisation de la voie d’eau, le Port met à disposition des maîtres d’œuvre des spécialistes. Ceux-ci sont chargés d’évaluer, en partenariat avec les grands entrepreneurs bruxellois, l’impact environnemental et sociétal des chantiers, tout en maintenant une faisabilité financière, économique et technique. Plus le chantier est imposant, plus les bénéfices seront importants. Et plus proche il sera du canal, plus rentable sera une approche liée à la voie d’eau. Vous le voyez, il faut étudier ensemble les possibilités. Chaque projet démarre ainsi par une seule adresse : logisticsfacilitator@port.brussels

 

Oui mais nous on a un petit chantier !

C’est pas grave, ça fonctionne également. Contrairement aux grands chantiers d’envergure, les projets de moindre taille peuvent faire l’objet d’une massification de la part de nos partenaires. Un seul exemple : tous les déchets de chantier peuvent être entreposés en attendant de remplir, ensemble, une barge. Ou le groupement des réceptions de matériaux de construction via les concessionnaires du Port peut vous permettre de faire venir vos sacs de plâtre, blocs de béton ou de silico-calcaire par la voie d’eau. Ainsi, vous vous insérerez dans un projet d’ensemble et pourrez, avec d’autres entreprises, réaliser des économies d’échelle et peser, vous aussi, de tout votre poids pour améliorer la qualité de vie à Bruxelles (et les finances de votre entreprise) !

Publié le 02/09/21