Investir dans l’axe Anvers-Bruxelles-Charleroi, un atout pour la mobilité durable

Un séminaire était organisé aujourd’hui par le Port de Bruxelles et la Secrétaire d’Etat en charge du Port de Bruxelles, avec pour thème «Investir dans l’axe Anvers-Bruxelles-Charleroi (ABC), un atout pour la mobilité durable».

Pour ouvrir ce séminaire, Piet Coenen, Vice-Président du Port de Bruxelles, a déclaré : « le but de la matinée de réflexion d’aujourd’hui, et de se pencher sur les solutions pour rendre l’axe ABC encore plus performant. Nous pouvons nous appuyer sur une infrastructure solide puisque l’axe ABC est un axe maritime jusqu’à l’avant-port de Bruxelles, et qu’il est ensuite au gabarit européen, pouvant accommoder des bateaux jusqu’à 1 300 tonnes. Mais notre volonté de promouvoir une intensification de son utilisation, ainsi que les évolutions de la logistique, nous poussent à nous interroger sur les moyens que nous devons déployer pour poursuivre le développement de cet axe. »

Ce séminaire a rassemblé plusieurs intervenants, dont des représentants d’organismes actifs sur cet axe de navigation central en Belgique :

· Leo Clinckers, Administrateur délégué de la NV Waterwegen en Zeekanaal, gestionnaire de l’axe ABC pour sa partie flamande, a insisté sur la nécessité d’investir massivement pour augmenter la part du transport fluvial sur les destinations desservies par cet axe. Il a précisé que d’ici 2014, WenZ investira 158 millions d’euros sur l’axe ABC.

· Pascale Pasmans, représentant le Port d’Anvers, a présenté l’importance pour le plus grand port belge de développer des synergies avec les hubs de l’arrière-pays. Elle a présenté les ports intérieurs de l’axe ABC comme des partenaires importants à cet effet.

· Alain Lefebvre, Directeur du PACO (Port autonome du Centre et de l’Ouest) a présenté les investissements importants effectués au cours des dernières années sur plusieurs sites situés le long de l’axe ABC (Seneffe, Feluy, Manage), qui ont permis une intensification du trafic par la voie d’eau.

· Gabriel Mialocq, responsable développement durable pour la mission Seine-Nord de Voies navigables de France, a présenté le projet ambitieux de construction d’un canal à grand gabarit entre le bassin parisien et les bassins de l’Escaut et du Rhin. Cette nouvelle liaison permettra de garantir durablement la croissance du trafic fluvial, et représente également des perspectives de développement intéressantes pour l’axe ABC puisqu’elle lui ouvre une liaison directe vers Paris.

· Jacques Charlier, Professeur au CIEM (Centre interuniversitaire d’Etude de la Mobilité) a ensuite présenté la technique de l’utilisation des « bargettes », un mode de transport qui n’a jamais vraiment décollé depuis son invention, mais qui pourrait être utilisée sur des axes de navigation secondaires. Mais il a précisé qu’il était, selon lui, absolument nécessaire de relever les ponts partout où c’était possible, notamment sur l’axe ABC.

· Charles Huygens, Directeur général du Port de Bruxelles, a conclu les travaux en rappelant que les créateurs de l’axe ABC moderne, tel que nous le connaissons, avaient fait preuve d’une grande ambition, et qu’il était nécessaire de voir notre avenir avec cette même ambition. Il a rappelé que le transport par voie d’eau peut jouer un rôle dans les objectifs de réduction des gaz à effets de serre, et que pour qu’il puisse remplir ce rôle, il fallait adapter les infrastructures à une intensification de l’utilisation du transport par voie d’eau.

Brigitte Grouwels, Secrétaire d’Etat en charge du Port de Bruxelles, a déclaré dans son allocution de clôture : «Outre l'extension des terrains industriels situés en bordure du canal (dont Schaerbeek Formation), des investissements accrus dans une bonne communication entre la voie d'eau, le rail et le réseau routier, la promotion de la voie d'eau comme moyen de transport financièrement avantageux, il convient d'agrandir également le gabarit du canal. Si nous voulons augmenter le trafic de conteneurs sur le canal il faudra veiller à surélever les ponts qui le surplombent. D'ici à 10 ans, tous les ponts devront avoir une hauteur libre d'au moins 5.25 mètres de manière à permettre le passage de bateaux à double chargement de conteneurs. C'est d'ailleurs l'objectif de la Commission économique pour l'Europe des Nations unies qui considère que toute hauteur libre n'atteignant pas 5.25 mètres constitue une sérieuse entrave au développement des voies d'eau européennes. D'ores et déjà il convient donc de prévoir la nécessité de surélever nos ponts à une hauteur libre de 7 mètres afin de permettre le passage de bateaux ayant 3 niveaux de conteneurs. Les 5 ponts bruxellois devront ainsi non seulement être surélevés, ils devront aussi être basculants. Cet investissement de plusieurs millions d'euros devra être étalé sur deux législatures. Il va de soi que la Région bruxelloise ne pourra supporter seule ce coût, d'autant plus que cet investissement dépasse largement le cadre régional. Il me paraît donc légitime dans ce cas précis de solliciter l'aide de l'Etat fédéral, notamment les fonds Beliris, voire les subsides de l'Union européenne.»


Publié le 28/04/09