Nouvelle année record pour le trafic portuaire bruxellois, malgré une forte baisse du trafic de transit
Les trafics du port de Bruxelles ont connu pour la deuxième année consécutive un record absolu en termes de trafic propre avec 5,2 millions de tonnes échangées en 2019, un chiffre équivalent à celui de l’année 2018, quand la barre des cinq millions de tonnes manipulées avait été franchie pour la première fois depuis la création du Port de Bruxelles en tant que société régionale en 1993. Une augmentation des trafics portuaire bruxellois de près de 50% en 26 années d’existence.
La baisse spectaculaire du trafic de transit – les marchandises qui passent par Bruxelles sans y être chargées ou déchargées – en recul de 31,8%, entraine à la baisse le trafic global, qui atteint pour 2019 6,2 millions de tonnes. La baisse du trafic de transit, même si elle est particulièrement spectaculaire pour l’année 2019, confirme une tendance observée depuis de nombreuses années.
A l’occasion de la présentation de ces chiffres de l’année 2019 au conseil d’administration de ce vendredi, le conseil a demandé aux fonctionnaires dirigeants d’interpeller ses homologues des deux autres Régions pour tenter d’endiguer cette baisse préoccupante du trafic de transit. Le président du conseil d’administration, Mohammed Jabour, a en effet déclaré : « Nous nous félicitons évidemment des excellents chiffres pour le transport par la voie d’eau à Bruxelles puisque nous égalons en 2019 notre record absolu de 2018. Je salue d’ailleurs l’ensemble des entreprises portuaires utilisatrices de la voie d’eau pour cette belle année. Mais notre action en faveur d’un mode de transport durable, le plus respectueux de l’environnement, s’inscrit dans un contexte global. J’en appelle donc aux deux autres Régions pour qu’elles étudient, avec le Port de Bruxelles, la façon de redynamiser le trafic de transit afin de permettre un retour de la croissance sur l’ensemble de l’axe Anvers-Bruxelles-Charleroi ».
La baisse du trafic de transit s’explique en partie par la longue période de basses eaux des voies navigables en Europe qui a commencé au deuxième semestre 2018 pour perdurer jusqu’à l’automne 2019 (il est à noter que le port de Bruxelles n’a pas été touché par cette baisse de niveau d’eau). Il faut noter également que des travaux d’infrastructures importants ont eu lieu en 2019 au sud de Bruxelles, ce qui a pu réduire l’accessibilité de la voie d’eau.
Trafics portuaire bruxellois
Pas de changement dans le podium des types de marchandises échangées à Bruxelles. Les matériaux de construction maintiennent leur position hégémonique avec une augmentation de 2% et représentent à eux seuls plus de 60% des trafics portuaires par la voie d’eau à Bruxelles.
Les produits pétroliers accusent un léger recul, qui peut être expliqué par les conditions climatiques clémentes de l’année 2019, ainsi que par des mutations plus profondes dans les habitudes de déplacement des Bruxellois.
Les conteneurs confirment leur troisième place avec un nouveau record absolu pour ce type de transport à Bruxelles (+20%) avec près de 45 000 EVP (équivalent vingt pieds). Un record qui justifie pleinement les projets d’extension du terminal à conteneurs du port de Bruxelles, actuellement à l’étude. A noter également que le transport de palettes par la voie d’eau connaît lui aussi une hausse significative (+17%). Le transport de conteneurs et de palettes concernant des marchandises à haute valeur ajoutée, il s’agit là d’une excellente nouvelle pour l’économie bruxelloise.
Sans surprise, les Pays Bas restent de loin le premier partenaire commercial du port de Bruxelles avec plus de 60% des trafics.
Enfin, le trafic de passagers a également connu une belle progression avec plus de 60 000 personnes qui ont voyagé sur la voie d’eau bruxelloise en 2019.
Des trafics par la voie d’eau qui contribuent de manière décisive aux actions de la région de Bruxelles-Capitale en faveur de l’environnement puisqu’ils représentent une économie de quelques 618 000 camions, 96 000 tonnes de CO2 et 24 millions d’euros en coûts externes. Ces impacts mobilité et environnement s’inscrivent dans le cadre du Mémorandum du Port ayant pour objectif la lutte contre le dérèglement climatique à tous niveaux.
Alain Maron, ministre en charge du Port de Bruxelles, a déclaré à l’occasion de la présentation des chiffres du trafics 2019 : « Nous avons 30 ans pour transformer en profondeur Bruxelles. Trente ans pour passer d’une société dépendante du pétrole, surconsommatrice de ressources non renouvelables, émettrice de gaz à effets de serre et affichant d’importantes inégalités sociales à une société respectueuse des limites planétaires et de la biodiversité, garantissant à chacune et chacun plus de solidarité, d’autonomie et de liberté. Et bien évidemment, le Port est déjà et sera, toujours plus, un véritable outil de mise en œuvre de la transition écologique de l’économie. Le prochain défi qui l’attend ? Dans les années à venir, il sera prioritaire pour le Port de soutenir les entreprises qui s’inscrivent dans une démarche de transition économique et de faciliter le développement de l’économie circulaire à Bruxelles. Car l’économie circulaire, c’est l’avenir de notre économie ».