L'année 2010 a marqué une nette reprise des transbordements à Bruxelles puisque le trafic propre par voie d'eau (les marchandises chargées et déchargées à Bruxelles) augmente de 9% pour s'établir à 4 385 000 tonnes. Il s'agit là, en termes de trafic propre, de la deuxième meilleure année jamais enregistrée pour les trafics portuaires bruxellois depuis la création du Port de Bruxelles en 1993. Le trafic de transit quant à lui, soit les marchandises ne faisant que transiter par la voie d'eau bruxelloise, connaît un nouveau tassement à 1 994 000 tonnes. Le trafic global - trafic propre et de transit cumulés - s'établit pour 2010 à 6 379 000 tonnes, soit une progression de 5%.
Ce bon résultat a été obtenu malgré un redémarrage plus lent des deux secteurs d'activité majoritaires au port de Bruxelles, celui de la construction et des produits pétroliers.
Année record pour le terminal à conteneurs
L'activité du terminal à conteneurs dépasse quant à elle le record établi en 2008 ; elle connaît une progression de 34% par rapport à 2009 et atteint 17.989 EVP (équivalent vingt pieds). Un résultat atteint par une intensification de l'usage du terminal à conteneurs des clients existants, mais aussi par une diversification de ses usagers, ce qui en fait un acteur incontournable du transport intermodal à Bruxelles.
Hausse de la valeur ajoutée portuaire
La hausse du trafic propre bruxellois est encore plus marquée en termes de valeur ajoutée portuaire, avec une progression de 17%. Pour rappel, la pondération des tonnages « classiques » en tonnages « pondérés » traduit dans un indicateur chiffré la valeur économique ajoutée, notamment au niveau de l'emploi, par les manutentions portuaires. Cet indicateur illustre également l'évolution de l'économie portuaire de secteurs « historiques » vers de nouveaux débouchés (marchandises unitisées telles que les conteneurs).
Une progression de l'ensemble des secteurs d'activité
Les deux secteurs majoritaires au port de Bruxelles, les matériaux de construction et les produits pétroliers, progressent moins nettement que les autres secteurs. La hausse du trafic propre connue en 2010 confirme donc le dynamisme de la place portuaire bruxelloise et la diversification de ses activités.
A noter, au niveau des matériaux de construction, le lancement en octobre 2010, d'une ligne régulière de transport palettisé vers un négociant en matériaux de construction du bassin Vergote et, pour les produits pétroliers, le dynamisme du biodiesel (+15.000 t, soit +61%).
L'industrie agro-alimentaire a fortement augmenté son usage de la voie d'eau en 2010, particulièrement dans l'importation de céréales (+54%, soit +151.000 t). Les exportations de farines se répartissent, au niveau de la voie d'eau, en transport conventionnel (barges, +9.000 t ou 6%) et conteneurisé (+12.000 t ou +16%). La métallurgie se relève doucement de la crise, tant au niveau des exportations de ferrailles vers le bassin industriel wallon, français et allemand (+13%, soit + 16.000 t) que des importations de produits métallurgiques, essentiellement des aciers (+17.000 t, soit +797%).
Les Pays-Bas, toujours premier partenaire
Bien que toujours largement en tête des échanges commerciaux, notamment pour l'approvisionnement en matériaux de construction (sable) et en produits pétroliers (raffinerires de Rotterdam & Flessingue), les Pays-Bas perdent 4% de parts de marché en 2010. Ceux-ci se répartissent entre la Belgique, l'Allemagne et la France.
Au niveau belge, Anvers intervient pour la fourniture de produits pétroliers et de sable (Doel), et bien sûr comme interface du transport « deepsea », comme pour les conteneurs ou les produits métallurgiques.
L'ensemble des ports bruxellois progresse, seul le trafic local, ponctuel et peu significatif, connaît une diminution.
A l'occasion de la présentation des chiffres ce jour à la presse, Charles Jonet, Président du Port de Bruxelles, a salué ces bons chiffres : « Si je me réjouis de ce résultat, c'est parce qu'il se traduit très concrètement dans la vie de chaque Bruxellois. Ainsi, les marchandises transportées par la voie d'eau ont permis d'éviter la présence de près de 600 000 camions à Bruxelles. C'est aussi une économie, pour la collectivité, de plus de 23 millions d'euros en coûts externes, et plus de 90 000 tonnes de CO2 en moins dans l'atmosphère. »
Brigitte Grouwels, Ministre en charge du Port, a également salué ces chiffres : Ministre Brigitte Grouwels : « L'augmentation du trafic propre prouve également l'importance de disposer d'un port situé à proximité du centre-ville, ce qui permet d'éviter un important trafic de poids lourds et contribue en grande partie à la mise en place d'une mobilité durable. Parce que je suis aussi en charge des Travaux Publics, je peux travailler de façon transversale et ce, également pour le port. De cette façon, j'encourage par exemple l'utilisation de la voie d'eau lors de la réalisation de grands travaux publics à Bruxelles. Les déchets de construction sont, dans la limite du possible, transportés par voie d'eau et les matériaux de construction sont amenés via la voie d'eau. Lors des travaux de terrassement pour la construction de la tour Up-Site de Atenor à hauteur du bassin Béco, 200.000 tonnes seront ainsi acheminées par bateau. Si cette opération devait se faire par camion et non par la voie d'eau, elle engendrerait beaucoup plus de trafic sur nos routes. »