Les émissions de gaz à effet de serre de la Région bruxelloise ont diminué de plus de 25 % de 2005 à 2020. La Région bruxelloise dépasse ainsi largement les objectifs convenus au niveau fédéral, soit une diminution de 8,8 % pour cette période.
Ce bilan positif - outre le facteur ponctuel lié au covid en 2020 - cache toutefois une réalité très variée en fonction des secteurs. Le secteur du bâtiment est le principal acteur de cette diminution, en raison notamment de besoins en chauffage plus faibles. A contrario, les émissions de gaz à effet de serre produites par le transport routier ne diminuent quant à elles pas.
En 2021, sous l'impulsion d'Alain Maron, Ministre bruxellois de la Transition climatique et de l’Environnement, la Région bruxelloise adoptait son ordonnance climat, se fixant ainsi des objectifs climatiques ambitieux : une réduction de minimum 40% des gaz à effet de serre en 2030 et la neutralité climatique en 2050. Aujourd'hui, la Région et le Port de Bruxelles concrétisent cette ordonnance en demandant au futur exploitant du terminal à conteneurs de minimiser son impact environnemental.
Ce terminal à conteneurs, propriété du Port de Bruxelles, est exploité depuis 2003 par des sociétés spécialisées avec lesquelles le Port conclut des contrats de concession. Le contrat en cours actuellement arrive à échéance en juillet 2023. Après avoir décidé, en novembre dernier, de tripler la superficie de ce terminal à conteneurs, le Port de Bruxelles lance à présent un appel à candidats pour son exploitation et le développement de son extension. Cette extension permettra d'y déployer des activités logistiques à haute valeur ajoutée (étiquetage, emballage, stockage, déconsolidation de marchandises provenant de fournisseurs différents, etc.) en plus d'augmenter sa capacité de transbordement. L'octroi de cette nouvelle concession est assorti de critères de durabilité sans précédent afin d'amplifier le report modal de la route vers la voie d'eau et ainsi de réduire les émissions bruxelloises de gaz à effet de serre. Ces critères environnementaux sont notamment:
- le groupage de marchandises et le développement d'activités de distribution urbaine en partenariat avec l'ensemble des acteurs de la logistique bruxelloise ;
- la mise en place d'une mobilité durable, avec un monitoring des flux de transport générés par le terminal, en particulier de la part des flux basse émission ;
- l'utilisation d'énergies renouvelables pour le transport et les bâtiments ;
- l'obtention des labels CO2 neutre et entreprise écodynamique ;
- la réduction de l'imperméabilisation des sols, notamment par la réalisation d'espace verts ;
- la réalisation d'un plan de décarbonation.
Ce plan dressera la trajectoire de décarbonation que l'exploitant mènera sur l'ensemble du site et de ses activités (transbordement, activités logistiques à haute valeur ajoutée, bâtiments, etc.). Cette trajectoire sera évaluée et ajustée régulièrement durant toute la durée de la concession. Les technologies disponibles sur le marché évoluant rapidement, il importe en effet que l'exploitant du terminal s'inscrive dans un mouvement continu de décarbonation de ses activités.
En matière d'espaces verts, le projet d'extension du terminal va plus loin que la prescription du Plan Régional d'Affectation du Sol (PRAS), en prévoyant l'aménagement de 2.200 m² additionnels de zone verte.
Pour Alain Maron, Ministre bruxellois de la Transition climatique et de l’Environnement, « il est essentiel d'avancer dès aujourd'hui dans la mise en oeuvre concrète de notre ordonnance climat afin d'atteindre notre objectif de neutralité carbone en 2050. A cet effet, développer une logistique urbaine durable est fondamental pour décarboner notre Région. Avec cette nouvelle concession, nous avançons dans cette voie en stimulant les projets d'entreprises porteurs d'emplois et d'avenir pour Bruxelles. »
Pour Anthony Baert, vice-président du Port de Bruxelles : « Il s’agit là d’un choix très ambitieux en termes d'économie, de durabilité et de mobilité. Nous entendons en effet ainsi moderniser cet outil essentiel au transport de marchandises en Région de Bruxelles-Capitale et permettre un recours encore plus intensif au transport fluvial pour le secteur des conteneurs en constante augmentation. Une décision dont l’objectif est aussi d’accroitre encore la valeur ajoutée pour la région, tant en termes d’emplois qu’en bénéfices environnementaux. »
Les chiffres du transport de conteneurs au port de Bruxelles, publiés récemment, démontrent que le terminal actuel connaît des niveaux d'utilisation record, ce qui est une bonne nouvelle. Il est aujourd'hui arrivé à saturation (47 000 EVP en 2021) et son extension est nécessaire à la poursuite du transfert modal du transport de conteneurs de la route vers la voie d’eau. Un transfert qui permet de réduire considérablement l’impact environnemental de ces flux logistiques.
L’extension du terminal à conteneurs représentera un investissement de la part du Port de Bruxelles de 6,8 millions d’euros, avec l'appui de la Région. C’est l’un des projets majeurs du masterplan à l’horizon 2040 du Port de Bruxelles et l’une des actions phares du contrat de gestion 2021-2025 qui lie le Port à la Région de Bruxelles-Capitale.