A l’origine, Mark Goossenaerts a été à l’initiative de City Logistics, filiale de bpost centralisant les colis destinés à la ville puis les acheminant vers leur destination d’une manière écologique. Aujourd'hui, il en fait de même dans le port de Bruxelles avec Shipit : il amène les matériaux de construction par voie d’eau jusqu’au terminal, pour les livrer aux chantiers lorsque ceux-ci en ont besoin via des petits transports courts et efficaces.
Originaire de Kalmthout, Mark Goossenaerts (57 ans) s'est retrouvé par hasard dans la logistique. Il a étudié les sciences politiques et sociales, mais a ensuite trouvé un emploi dans une entreprise de son quartier, qui lui a confié des tâches logistiques. « Et la logistique ne m’a plus lâché », dit-il. Il a travaillé notamment pour l'entreprise logistique DSV, au service logistique du département alimentation animale de Monsanto et chez bpost, où il est resté pendant seize ans avant de passer chez Shipit.
« La logistique est passionnante aussi, car il faut toujours rechercher la meilleure solution. En outre, il y a toujours moyen de s'améliorer et beaucoup de marge pour l'initiative ».
Durable
« C’est chez City Logistics, qui s'appelle maintenant CityDepot, où je me suis lancé dans l'aventure de la durabilité. Avec Shipit, je poursuis cette démarche, même si le transport de base s’effectue désormais par voie d'eau. »
Shipit dispose d’un terminal au bassin Vergote. « C'est l'idéal. Nous pouvons apporter les matériaux de construction et les marchandises sur palettes au cœur de la ville. Depuis le terminal, nous desservons ensuite les chantiers. Il s'agit de courtes distances, qui sont couvertes par des transports respectueux de l'environnement. Cela nous permet également de ne livrer les marchandises que lorsqu'elles sont vraiment nécessaires. Dans une ville comme Bruxelles, il n'y a pas d'espace excédentaire sur les chantiers. C’est pourquoi Shipit est également le partenaire opérationnel du Brussels Construction Consolidation Centre, une initiative que le gouvernement soutient, et qui vise précisément à la consolidation des matériaux de construction. « Mais nous devrions lui trouver un meilleur nom », dit Mark Goossenaerts en riant.
Shipit a reçu le Baanbrekers Award 2020 du Vlaams Instituut voor de Logistiek (VIL) pour sa méthode de travail multimodale innovante.
Le concept a fait ses preuves. C'est pourquoi un deuxième terminal Shipit similaire pour les matériaux de construction sera mis en place dans le sud de Bruxelles, à Anderlecht, où l'on construit également beaucoup. Mais la majorité des pavés de rue de Bruxelles, par exemple passent aussi par le quai de l’entreprise.
« La direction du Port de Bruxelles nous soutient dans notre histoire et nos projets», a déclaré Mark Goossenaerts, qui siège également au Conseil d’administration des usagers du port. « Elle voit également la nécessité d'une logistique durable. Pour l'instant, nous nous concentrons sur les matériaux de construction, mais à l'avenir, nous jouerons également un rôle dans la fourniture de biens de consommation. »
Nous y jouons notre rôle »
Shipit participe également à l'économie circulaire avec son terminal. « Nous travaillons sur un projet pour le WTC. Les pierres des anciennes tours WTC, qui ont subi les émissions de la circulation urbaine pendant des dizaines d’années, sont nettoyées dans nos installations et à nouveau utilisées dans la reconstruction du complexe. »
Mark Goossenaerts, qui a également fait des études d’Advanced Management à l'école de management HEC de l'Université de Liège, est convaincu de l’approche durable dans le travail : aujourd'hui, il enseigne l’entreprise durable à la haute école UCLL.
Chaleur
Depuis sa création, en 2003, l’entreprise anversoise Shipit Multimodal Logistics accorde la plus grande importance à la transition modale. Elle réussit ainsi à déplacer chaque année, avec une flotte partiellement en gestion propre, quelque 3 millions de tonnes qui devaient auparavant être transportées via la navigation intérieure.
À Anvers, Shipit construit également une péniche pour stocker la chaleur résiduelle du secteur chimique, qui est libérée lors des processus de refroidissement, et l'acheminer ensuite vers le réseau de chauffage du quartier de Nieuw-Zuid. « Un tel bateau pourrait aussi transporter la chaleur jusqu'à Bruxelles, car les déperditions thermiques pendant le transport sont limitées. Mais pour l'instant, ce n'est pas à l’ordre du jour », déclare Mark Goossenaerts.
Les projets sont donc nombreux et Mark Goossenaerts ne tient pas en place. Cela se reflète également dans ses loisirs : la voile, le VTT et la course à pied. « Je passe suffisamment de temps à l'intérieur. J’ai besoin de sortir et de bouger aussi ».