Alors que le transport par la voie d’eau connaît une baisse importante dans la quasi-totalité des pays européens, conséquence du ralentissement de l’économie causé par la crise sanitaire, le trafic global du port de Bruxelles enregistre pour l’année 2020 une légère augmentation de 0,3%.
Une légère hausse qui résulte d’un rééquilibrage du trafic de transit, qui avait connu une chute importante l’année précédente et qui s’est relancé en 2020 avec une augmentation de plus de 20%.
Le trafic propre quant à lui accuse une diminution de 5,3%, ce qui représente cependant une bonne performance quand on sait que le confinement du premier trimestre 2020 avait conduit à un fort ralentissement de l’activité portuaire et avait engendré jusqu’à 32% de perte de trafic propre pour le mois d’avril.
Avec plus de 4,9 millions de tonnes de transbordements, la diminution de 5% de trafic propre en 2020 est minime sachant que, par le passé, seules les années 2018 et 2019 avaient dépassé les 5 millions de tonnes de marchandises transportées.
Malgré les circonstances exceptionnelles d’une année marqué par une crise sanitaire sans précédent, le port de Bruxelles enregistre donc sa troisième meilleure année en termes de trafic propre depuis la création du Port de Bruxelles en tant que société régionale en 1993.
Un trafic global par la voie d’eau qui a des conséquences très concrètes puisqu’il a permis d’éviter environ 621 000 camions, 96 000 tonnes de CO2 et 24 millions d’euros en coûts externes.
Top trois inchangé
Les matériaux de construction restent traditionnellement en tête des catégories de produits échangés par voie d’eau à Bruxelles, suivis des produits pétroliers et des conteneurs, un trio de tête inchangé par rapport à l’année précédente.
La baisse du secteur de la construction s’explique par l’arrêt total des activités sur les chantiers durant le confinement du printemps et la baisse des produits pétroliers est la conséquence immédiate de la diminution des déplacements durant cette même période. Enfin, les denrées alimentaires et, accessoirement, les produits agricoles sont les grands gagnants de cette année de crise sanitaire. Tout le monde a pu expérimenter les ruées vers ces denrées durant le confinement du printemps.
Les conteneurs limitent la casse, performance remarquable des palettes
Concernant le trafic conteneurisé, malgré une régression de 10% à mi-année, la reprise des trafics au deuxième semestre a permis de limiter les pertes. En termes d’EVP (équivalent vingt pieds), cette perte est de 5%. Malgré cette légère diminution, 2020 est la deuxième meilleure année pour le transport de conteneurs depuis que cette activité a été développée au port de Bruxelles.
La meilleure performance de l’année revient au trafic par voie d’eau de palettes, avec une progression en volume de 33% par rapport à 2019. La bonne santé des activités palettes et conteneurs est encourageante et démontre que les efforts du Port en matière de diversification des trafics portent leurs fruits.
Pas de surprise du côté des partenaires commerciaux du port de Bruxelles avec les Pays-Bas qui restent en tête, suivis de la Belgique, de l’Allemagne et de la France.
Acteur majeur d’un développement économique durable
A l’occasion de la présentation des chiffres du trafic au conseil d’administration du Port de Bruxelles, Yassine Akki, président du Port, a déclaré : « Cette année 2020 totalement inédite aura en tout cas démontré la résilience de l’activité portuaire bruxelloise et ses facultés d’adaptation à des circonstances inattendues. Le port de Bruxelles a ainsi confirmé son rôle primordial pour un approvisionnement durable de la capitale et s’inscrit plus que jamais comme un acteur majeur du développement économique et de l’emploi, de la mobilité et de l’environnement. »
Le Ministre de la Transition climatique et de l’Environnement, Alain Maron, se réjouit de l’engagement du Port dans la transition climatique de la Région bruxelloise . « Pour renforcer le rôle du Port dans l’approvisionnement durable de notre région, nous travaillons sur le redéploiement du fret de marchandises par voie ferroviaire à l’avant-port. Cette connexion multimodale entre le rail et la voie d’eau accroitra l’attractivité du Port et renforcera les chaînes d’approvisionnement à l’échelon européen tout en en réduisant l’impact carbone. »