Nouvelle rubrique dans votre Portnews, dans laquelle nous souhaitons donner la parole aux membres du personnel du Port de Bruxelles, qui travaillent au quotidien pour vous et pour le développement portuaire à Bruxelles.
Olivier Lambrechts, éclusier-pontier – Capitainerie
Portnews : Comment es-tu devenu éclusier-pontier ?
Olivier Lambrechts : J’ai commencé comme steward à la Ville de Bruxelles, d’où j’ai été détaché au Port pour des missions de surveillance il y a dix ans. Nous étions quatre à l’époque, qui patrouillions le domaine portuaire à vélo pour assurer une surveillance et repérer les incivilités et les problèmes éventuels. Quand des postes d’éclusiers-pontiers ont été ouverts par le Port, on m’a proposé de passer l’examen. Comme le métier m’intéressait beaucoup, j’ai tout de suite sauté sur l’occasion et j’ai passé et réussi l’examen. Je suis donc devenu éclusier au sein du service le plus nombreux du Port, la Capitainerie. Des quatre stewards de l’époque, trois sont d’ailleurs entrés à la Capitainerie comme éclusiers.
Pour ceux qui ne connaissent pas le métier, quelles sont vos tâches ?
Nous avons deux tâches principales : la première est de faire passer les bateaux d’un niveau à l’autre du canal et
donc de faire fonctionner les ouvrages d’art ; la deuxième, qui est toute aussi importante, est de réguler les niveaux d’eau pour qu’ils soient navigables et qu’il n’y ait pas d’inondations. Pour cette tâche, nous pouvons agir sur les vannes des écluses, et nous contrôlons également les vannes qui relient la Senne au canal. Il s’agit donc là d’une mission très importante puisque, grâce à notre vigilance, nous évitons les débordements du canal dans Bruxelles. C’est pour cette raison qu’une permanence aux écluses est assurée 24h/24.
Justement, comment s’organise ta journée ?
On travaille en shifts. Comme en ce moment je travaille de jour, je me lève à 4h30 pour commencer à 6h et terminer à 19h30. Par contre, je ne travaille pas le lendemain. Et c’est également une autre personne qui viendra me relayer pour la permanence de nuit. La navigation aux écluses est ouverte de 6h à 22h, donc le veilleur de nuit fait passer les bateaux jusque 22h, ensuite, il assure la permanence et surveille constamment les niveaux d’eau. En moyenne, vingt à trente bateaux passent chaque jour par les écluses gérées par le Port.
Comment se passent les contacts avec les bateliers ?
Généralement bien, même si, ici à l’écluse d’Anderlecht, ils ne doivent plus descendre de leur bateau pour nous montrer leurs papiers. Les contacts se limitent donc au mariphone (ndlr : le système radio utilisé pour les communications entre bateaux) et à un signe depuis la cabine de l’écluse. A l’écluse de Molenbeek par contre, les bateliers descendent pour la perception des droits de navigation et d’accostage. Il y a donc là un contact direct. Et c’est comme tout contact humain, il y a ceux avec qui on lie des liens, et ceux à qui on dit juste bonjour.
Le service opérationnel de la Capitainerie gère aussi les ponts mobiles à Bruxelles ?
Oui, en plus des écluses d’Anderlecht et de Molenbeek, nous gérons aussi le pont de Buda, la porte d’entrée maritime du port, et le pont des Hospices à Molenbeek.
Comment se passent les contacts avec les autres écluses ?
Chaque écluse est en contact avec les deux écluses qui l’entourent pour communiquer sur les bateaux qui arrivent ou qui partent, ainsi que sur l’évolution des niveaux d’eau. Si j’ouvre une vanne ici à Anderlecht, je vais informer l’écluse en aval et en amont pour que nous puissions nous coordonner.
Chaque éclusier et pontier est donc un maillon essentiel d’une chaîne qui permet le bon fonctionnement de l’activité des clients du Port ?
Tout à fait. Notre but est de permettre un trafic fluide sur le canal et de faire en sorte de maintenir les niveaux d’eau constants, pour éviter que les bateaux ne touchent le fond ou ne heurtent le bas des ponts et ainsi garantir la fiabilité du transport fluvial à Bruxelles.