La parole aux clients – Serge Schaderon, CCB-Cementir
Figure bien connue du domaine portuaire bruxellois, Serge Schaderon nous reçoit dans ses bureaux flambants neufs de la centrale CCB du bassin Vergote.
Portnews : CCB a récemment changé d’actionnaire, pouvez-vous nous retracer brièvement l’histoire de CCB ?
Serge Schaderon : CCB, la Compagnie des Ciments belges, est une société qui est née dans le Hainaut, à Gaurain-Ramecroix, près de Tournai. C’est là qu’on trouve la pierre calcaire que nous extrayons pour la fabrication du ciment. L’avantage de CCB est que nous pratiquons les trois métiers : la production du gravier, la production du ciment, et en alliant ces deux éléments, la fabrication de béton dans nos centrales. Il faut évidemment y ajouter du sable, que nous faisons venir par bateau dans nos centrales situées le long d’une voie navigable comme celle de Bruxelles. C’est bien entendu l’avantage énorme d’être installé au bassin Vergote, nous pouvons ainsi acheminer tout le sable dont nous avons besoin par bateau.
Et le transport par voie d’eau est évidemment avantageux d’un point de vue écologique
Bien sûr ! CCB est très engagé pour le respect de l’environnement. Notre centrale est certifiée ISO 14001 et nous nous sommes engagés à faire le plus possible de transport de marchandises par bateau. Mais malheureusement, il y a un manque de bateaux disponibles pour le transport à Bruxelles. Parfois, il nous est impossible de trouver un batelier qui peut nous livrer. Nous ne sommes pas les seuls à déplorer le fait qu’il y a de moins en moins de bateliers. L’ensemble du secteur en souffre. Cependant, malgré ces limitations, nous arrivons tout de même à acheminer chaque semaine au moins trois bateaux de plus de mille tonnes, ce qui représente une économie conséquente en nombre de camions et donc en CO2 rejeté dans l’atmosphère.
Vous avez récemment construit de nouveaux bureaux. L’avenir de la centrale est donc assuré ?
Oui, nous travaillons actuellement, après la construction de nos nouveaux bureaux, à la rénovation complète de notre centrale. Nous allons probablement installer une petite centrale mobile pendant la durée des travaux à la centrale pour nous permettre de maintenir l’activité. Nous en sommes au stade de l’étude et nous voulons bien évidemment, grâce à ces travaux, mieux nous intégrer dans le tissu urbain qui nous entoure.
CCB a récemment changé d’actionnaire, et les nouveaux propriétaires ont confirmé cet investissement dans la rénovation de la centrale ?
Effectivement, nous dépendons maintenant du groupe italien Cementir, qui a affiché une volonté nette de développer l’activité de CCB en Belgique. Un changement d’actionnaire qui est intervenu après le rachat d’Italcementi, dont nous dépendions précédemment, par le groupe Heidelberg Cement. L’Union européenne a imposé à Heidelberg de se séparer de CCB en Belgique pour maintenir la concurrence. Et nous restons finalement au sein d’un groupe italien avec l’arrivée de Cementir.
Une transition vers un nouvel actionnaire qui marque également la fin de votre carrière…
Et oui, je prendrai ma retraite à la fin de cette année, après plus de trente ans au service de CCB puisque j’y ai commencé en 1986. A l’époque, nous faisions 30 000 m³ de béton par an. Aujourd’hui, nous produisons 130 000 m³ chaque année. C’est dire que notre activité a nettement progressé en trente ans.