Directeur financier
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Installée au Quai de Heembeek, le long du canal, la société Bois Watteau est bien plus qu’un simple grossiste en matériaux de construction. Avec une gamme élargie allant du bois au sanitaire en passant par le parachèvement, l’entreprise a su s’adapter aux besoins des entrepreneurs. Pour parler de cette expansion, un passionné de chiffres et de stratégie : Massimo Delli Compagni, le directeur financier de cette boîte plus que centenaire. 

On veut utiliser les voies d’eau pour limiter le transport routier et réduire notre empreinte carbone.

Massimo Delli Compagni n’a rien du financier vissé sur sa chaise devant un tableau Excel. Avant de rejoindre Bois Watteau, il a travaillé dix ans dans un cabinet d’audit. C’est d’ailleurs là qu’il a croisé la route de l’entreprise. « Watteau était l’un de nos clients. Un jour, Monsieur Mutlu m’a proposé de le rejoindre pour l’aider à structurer la croissance du groupe. J’ai sauté sur l’occasion. » 

Pas question pour autant de se limiter aux chiffres. « Dans une PME, il faut tout faire : du financement aux permis environnementaux, en passant par la gestion des stocks. » Une polyvalence qui le passionne : « Je peux gérer cinquante sujets différents en une journée, c’est ce qui me plaît. » 

Dans une PME, il faut tout faire.

Une vision durable au cœur du développement

Bois Watteau, c’est une histoire qui commence en 1903 avec René Watteau, un grossiste en bois basé à Molenbeek. Depuis, l’entreprise a bien grandi, notamment depuis son rachat en 2001 par l’actuel actionnaire, Monsieur Mutlu. « Il a compris très vite qu’il fallait élargir notre offre et multiplier les points de vente à Bruxelles », raconte Massimo Delli Compagni. Aujourd’hui, l’entreprise ne vend plus seulement du bois, mais une large gamme de matériaux pour le bâtiment. 

Si l’expansion de Bois Watteau est impressionnante, c’est son ambition écoresponsable qui retient l’attention. Consciente des enjeux environnementaux et des défis logistiques bruxellois, l’entreprise cherche à innover. « On veut utiliser les voies d’eau pour limiter le transport routier et réduire notre empreinte carbone », explique Massimo. Ce projet ambitieux débutera en 2025 avec une phase de test au site Nordic, installé au Port de Bruxelles. La transition écologique ne s’arrête pas là : tous les clarks de l’entreprise sont électriques et des panneaux photovoltaïques recouvrent tous leurs sites bruxellois. Quant aux livraisons du dernier kilomètre, Bois Watteau explore activement les alternatives vertes. « Dès qu’on pourra avoir des camions électriques aussi performants que nos camions actuels, on sera les premiers à les adopter ! » 

Nos clients sont des entrepreneurs bruxellois. Pour bien les servir, il faut vivre les mêmes contraintes qu’eux.

Un emplacement stratégique

L’implantation de Bois Watteau au Port de Bruxelles ne doit rien au hasard. « Nos clients sont des entrepreneurs bruxellois. Pour bien les servir, il faut vivre les mêmes contraintes qu’eux », affirme Massimo. Et à Bruxelles, la mobilité est un véritable casse-tête. En installant ses points de vente le long du canal, Bois Watteau mise sur un approvisionnement optimisé et une logistique plus fluide. 

L’entreprise ne cache pas son ambition d’étendre son implantation portuaire. « Si on peut obtenir d’autres concessions, on le fera. Ça nous permettrait de centraliser nos stocks et de mieux approvisionner nos différents sites bruxellois.» 

En attendant, Bois Watteau optimise déjà son réseau en limitant les déplacements inutiles. « Si un client commande chez nous mais que son chantier est plus proche d’un autre point de vente, on lui livre directement depuis ce site. Moins de kilomètres, moins de CO₂. » Ou comment allier rentabilité et engagement écologique. 

Avec son mélange d’ambition, de pragmatisme et d’humour, Massimo Delli Compagni incarne parfaitement cette PME familiale qui ne cesse d’innover. « On veut grandir, mais intelligemment », conclut-il. Bois Watteau ne vend peut-être plus uniquement du bois, mais il construit assurément son avenir.