Contrôleure des travaux
Interview

La tignasse au vent, Camille Mouton arpente le domaine du Port du matin au soir pour y vérifier que les travaux (nettoyage, espaces verts...) ont bien été effectués. Accompagnons-la dans sa tournée. Un conseil : enfilez un coupe-vent, ça caille de nos jours.

« Chaque jour, je progresse dans mon métier ! »

La vie ne commence généralement pas au Port de Bruxelles : avant d’y bosser, Camille a tenté des études d’ingénieur commercial (puis finalement, bof, non) pour ensuite partir sillonner l’Australie en compagnie de son compagnon durant une année entière. « Cette expérience m’a permis de grandir et d’apprendre l’autonomie. J’ai fait des petits jobs que je ne pensais jamais faire. C’est très facile de travailler en Australie, et ils sont très accueillants. Nous avions vraiment envie de sortir de la zone de confort qui attend tout jeune adulte (bosser, acheter une maison, faire des bébés...) et cette expérience a fortement contribué à mon épanouissement, tant personnel que professionnel. »

Contrôleure ou contrôleuse ?

Alors, éclaircissons tout de suite cette énigme : sur sa carte de visite, Camille n’a pas utilisé l’appellation classique (contrôleuse) mais a privilégié contrôleure, une formulation assez rare ici mais répandue au Québec. « Je trouvais que contrôleuse, ça sonnait bizarre. Et j’ai trouvé que ce néologisme était plus élégant. »

Quelle que soit l’orthographe de sa profession, Camille la décrit avec énergie et enthousiasme, deux mots qui la définissent parfaitement. « Je suis chargée de contrôler la bonne exécution de trois types de travaux sur le domaine public du Port : les espaces verts, la propreté et, en hiver, l’épandage. Tous ces travaux sont effectués par des sociétés extérieures, avec qui on établit des plannings. Et moi, derrière, hop, je fais le tour des travaux pour aller voir si tout s’est bien passé. Ça implique des tâches aussi diverses que la tonte des berges, le ramassage des feuilles, l’évacuation des plantes invasives (berce du Caucase, Renouée du Japon...) ou l’évacuation d’un arbre malade : on va bientôt devoir abattre un énorme saule (le deuxième plus grand en Belgique) car il est en trop mauvais état, et ça ne va pas être une mince affaire. »

Toutes ces tâches, notre héroïne du jour n’y était pas préparée : « Je n’y connaissais pas grand-chose en arrivant. C’est en parlant avec les prestataires, les techniciens ou les environnementalistes que j’ai commencé à comprendre les difficultés, à identifier les différentes plantes présentes le long du canal, etc. »

« Le contact avec les usagers ou les riverains me permet d’aller plus loin dans les matières qui sont les miennes et de privilégier les solutions qui protègent l’environnement. »

De constantes innovations durables

Son job permet également à Camille d’entreprendre des choses. « Nous testons pour l’instant un système de poubelles sélectives et comptons généraliser leur emploi courant 2022. Le contact avec les usagers ou les riverains (notamment la tour UpSite) me permet d’aller plus loin dans les matières qui sont les miennes et de privilégier les solutions qui protègent l’environnement. Avec Amélie, ma collègue environnementaliste, nous travaillons notamment à un recensement de toutes les essences présentes sur le domaine du Port. La gestion des espaces verts, c’est passionnant. Et je suis ravie d’être associée à une boîte en constant développement, tournée vers le futur et dont les valeurs me correspondent totalement. »

Des valeurs qui forcent le respect : Camille est une personnalité déterminée, qui n’aime pas l’échec,  et dont la force de persuasion et le dynamisme convaincront le plus récalcitrant des ronchons. « C’est vrai que j’ai un esprit très positif et toujours orienté solution, confesse-t-elle. Et puis, ce qui est génial, c’est que, depuis le début, je suis très entourée ici au Port. Le personnel est assez habitué aux nouvelles têtes (je suis encore sous statut Contrat Premier Emploi) et j’ai même pu bénéficier d’une formation en live, juste avant le premier confinement, de la part de la personne que je remplaçais car elle prenait sa retraite. »

Au final, cette jeune femme pétillante ne tarit pas d’éloges sur ses collègues, qu’elle a remerciés chaleureusement pendant l’interview, car, dit-elle, « ils m’ont accueillie depuis le premier jour et, grâce aux échanges quotidiens avec chacun d’entre eux, je progresse sans cesse dans mon métier. »