Directrice générale adjointe ad interim
Interview

Si on devait résumer le riche parcours de cette Bruxelloise dynamique, on trouverait un filigrane : le service public. C’est en effet une constante dans la vie professionnelle de notre Jettoise de souche et de cœur.

Au Port, nous faisons de multiples métiers, et c’est cela qui fait notre force.

Difficile de résumer en quelques mots la fonction de Caroline Hermanus au Port : « Je suis en réunion du matin au soir. Avant le Covid, il y avait encore moyen de souffler entre deux meetings, mais maintenant, avec Teams, ça s’enchaîne à un rythme infernal. » Et en effet, elle a tellement de fers au feu qu’on comprend que son agenda soit blindé. Jugez plutôt : au Port de Bruxelles, Caroline gère avec ses équipes les ressources humaines et le déploiement de la stratégie RH, les finances dans toutes leurs dimensions, la capitainerie, les multiples dossiers juridiques , l’accueil...

Et comme elle aime les défis, elle assure également depuis peu le poste de directrice générale adjointe ad interim. Bref, ça fait des journées bien remplies. « J’avoue que je ne fais que bosser. Je reçois 350 mails par jour. Il faut s’adapter aux horaires et préoccupations des collaborateurs : le service des ressources humaines est plutôt matinal (disons 7h30) alors que ça ne pose aucun problème à un juriste de commencer une réunion à 18h30. Bref, dès que je peux m’échapper un moment, je pars promener mes chiens pour décompresser... »;

S’occuper de tout ça à la fois (avec des équipes dédiées, bien entendu), ça fait exploser la tête, non ? « C’est à la fois passionnant et compliqué, c’est vrai. Le travail est fait de collaborations avec d’autres administrations. Et quand on connaît le millefeuille bruxellois, on réalise que c’est parfois complexe de faire aboutir certains projets. La plupart des administrations n’ont en effet qu’une compétence. Alors que nous, a minima, en couvrons quatre : l’économie, le développement durable, l’emploi et la mobilité. Par contre, ça nous permet d’avoir une vue transversale sur certains problèmes et donc d’être créatifs dans leur résolution. »

Des racines bruxelloises

On l’a dit, Caroline Hermanus vient d’une famille fortement ancrée à Jette, où elle a quasiment toujours habité. « Je suis très attachée à ma commune, j’y trouve tout ce dont j’ai besoin : espaces verts, commerces, vie de quartier... Cela étant, le samedi j’aime beaucoup aller flâner du côté du Marché aux Poissons, j’y fais quelques courses et j’adore y déguster des croquettes aux crevettes ou acheter des fromages et de la charcuterie dans de vieux commerces bruxellois... »

A propos de Bruxelles, la discussion dévie ensuite sur le fait qu’il y a un parallèle à faire entre le Port et la dynamique de la capitale. « Oui, c’est évident : Bruxelles est une ville dont la richesse est due à son côté pluriel et multiculturel que j’adore. Au Port, nous faisons de multiples métiers, et c’est cela qui fait notre force. Nous sommes 130, avec des profils incroyablement variés et complémentaires. Nous avons tous besoins des compétences des uns et des autres. »

Nous sommes 130, avec des profils incroyablement variés et complémentaires.

De nombreux défis

Et justement, tiens, qu’est-ce qui anime ces 130 personnes ? Quels sont les défis qui attendent les forces vives du Port de Bruxelles ? « Nous sommes là pour exécuter le Contrat de Gestion du Port. On va résumer ça en trois grandes tendances : développer davantage une logistique urbaine et une économie circulaire ; promouvoir une utilisation plus verte du canal et de ses alentours ; tendre vers une meilleure intégration urbaine. Je vous renvoie au contrat de gestion si vous voulez en savoir davantage. »

En 2022, l’un des gros défis de Caroline Hermanus et ses équipes sera de réimaginer les espaces de travail. « Notre bâtiment a beaucoup de cachet, mais il n’est plus vraiment adapté aux nouvelles manières modales de bosser – surtout depuis que le télétravail a bouleversé toutes les habitudes. Nous avons donc engagé une grande réforme participative et co-créative – tout le monde pourra donner son avis – pour revoir complètement notre manière d’occuper l’espace et d’organiser notre travail. C’est l’un des gros chantiers qui m’occupera cette année. »

Et ELLES, alors ?

Cet entretien, que nous publions à l’occasion de la Journée Internationale des Femmes, c’est aussi l’occasion de mettre l’accent sur les ressources humaines féminines du Port. « C’est clair qu’aujourd’hui, il y a encore une majorité d’hommes dans le personnel, je dirais 65 %. Mais les lignes bougent : sur le terrain, nous avons une éclusière et une contrôleuse électro-mécanicienne. Moi, bien entendu, je rêve d’une société inclusive, peu importe qu’il s’agisse de ILS, de ELLES ou de IELS. Mais donc, j’en profite pour le dire haut et fort : mesdames, postulez au Port, il y a toujours des jobs passionnants à pourvoir. Dont probablement prochainement deux postes de matelots. Et donc pourquoi pas des matelotes ? »