Directrice des Activités Béton prêt à l’emploi chez CCB
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Visages du Port : Marie-Sophie Foucart

Une passion en béton

Il y a des personnes dotées d’une curiosité naturelle qui les motive à apprendre avidement. Si elles ont la passion des choses bien faites et une empathie innée en plus, elles font le patron parfait pour gérer une entreprise au visage humain. Tel est le cas de Marie-Sophie Foucart, Directrice des Activités Béton à la Compagnie des Ciments Belges, CCB pour les intimes, judicieusement installée le long du Canal.

Le béton n’est pourtant pas le premier secteur auquel on pense en tant qu’employeur plutôt féminin. Et pourtant, il y a des femmes très actives dans ce secteur en pleine évolution. L’une d’entre elles s’appelle Marie-Sophie Foucart, aujourd’hui Directrice des Activités Béton prêt à l’emploi à la Compagnie des Ciments Belges, filiale du groupe Cementir. « Je suis diplômée en sciences de gestion, et communication en entreprise : c’étaient des études très larges et donc je suis arrivée dans la construction plutôt par hasard, se lance-t-elle. J’ai débuté ma carrière d’abord dans le secteur de l’acier, puis dans le béton. Je ne connaissais absolument pas ce secteur, mais je suis très curieuse de nature, ce qui m’a amenée à remplir plusieurs postes dans l’entreprise, notamment du côté de la production, avant d’accéder au poste que j’occupe actuellement. »

120 minutes

Marie-Sophie gère 12 sites en Belgique et en France dont le site bruxellois de la CCB qui produit du béton prêt à l’emploi. « Le béton prêt à l’emploi, c’est en fait un peu comme si on devait cuisiner, c’est l’assemblage de plusieurs éléments. La matière principale c’est le ciment qui est en fait un liant hydraulique. Mélangé à l’eau, il forme une pâte, fait prise et finalement durcit. Avant cela, on ajoute des cailloux et du sable, ainsi que des adjuvants en fonction du type de béton souhaité. » Ce mélange est alors versé dans un malaxeur, avant d’en remplir les camions spécifiques qui continuent de malaxer le futur béton pour qu’il reste homogène jusqu’à ce qu’il arrive à destination au chantier pour être versé. « On a 120 minutes pour livrer, précise la Directrice, ce qui limite considérablement notre zone d’action, surtout à Bruxelles, où elle est de 30 km à cause du trafic important. »

Du fait de ce laps de temps limité, il est donc primordial pour la CCB d’être localisée en plein centre de la capitale – la ville belge où il y a le plus de constructions et de chantiers. « En même temps, on s’inscrit dans une approche de durabilité, insiste notre interlocutrice. Dans cette optique, notre installation le long du Canal est un atout majeur, car on approvisionne nos matières premières par la voie d’eau, nettement plus écologique que la route. »

Autres piliers dans la stratégie durable de la CCB : l’obtention de la neutralité carbone d’ici 2030-2050 et la circularité de son produit. « Le béton est un produit méconnu en termes de circularité. Il y a deux ans, la CCB a participé au chantier ZIN (aux anciennes tours du complexe WTC, ndlr), il a été décidé de démolir le bâtiment et de réutiliser les débris pour reproduire du béton de structure. C’est ça l’idée derrière la certification ‘cradle to cradle’ que nous avons obtenu. »

« On s’inscrit dans une approche de durabilité »

Météo au beau fixe

La CCB est présente dans le Port de Bruxelles depuis 1964, mais le site a été entièrement rénové en 2017. « Les besoins d’hier ne sont pas ceux d’aujourd’hui et seront certainement différents de ceux de demain, explique Marie-Sophie. L’une des raisons majeures de cette rénovation, c’était de nous assurer que notre industrie puisse rester présente dans un environnement urbain. Donc on essaie de s’intégrer dans notre environnement par le biais de plusieurs initiatives. »

Au-delà des diverses certifications requises, la CCB s’investit également dans des initiatives sociétales. L’une d’entre elles est la réalisation en collaboration avec la Ville de Bruxelles de la fresque murale avec des artistes issus de Molenbeek. « Elle est très facile pour renseigner le site, sourit la Directrice. Plus sérieusement, on voulait montrer que le béton est tout sauf un produit gris : il permet de réaliser de belles choses. C’est un peu à notre image : montrer qu’une industrie lourde dans la ville peut apporter un grain de légèreté et offrir une vue plaisante aux riverains. Ainsi, la fresque nous a permis de nous fondre dans le voisinage. » Et afin de faciliter les contacts avec ce voisinage, la Directrice et ses équipes ont imaginé un système de « cartes météo » permettant aux habitants de situer leur sentiment à l’égard du site entre orageux et au beau fixe.

« Notre installation le long du Canal est un atout majeur »

La force du mélange

Mais en quoi consiste une journée type pour Marie-Sophie Foucart ? « Elle se résume à une to do liste qui n’est jamais faite : on se lève le matin et on ne sait pas ce qui va arriver, mais le soir on est content de ce que l’on a réalisé. Notre produit est un produit frais, donc on se doit de réagir très vite. » Le service est donc très important et comme le formule la Directrice, faire du surplace c’est reculer : « C’est un travail de tous les jours qui prend beaucoup de temps et beaucoup d’énergie. Mais les victoires, ce sont celles de l’équipe. »

Ce sont d’ailleurs les hommes et les femmes de son équipe qui la motivent le plus dans son quotidien. « J’aime la diversité, non seulement en matière du genre, mais aussi au niveau des générations. Le vrai défi est là, je pense, parce que les jeunes générations ont des visions très différentes et d’autres aspirations que leurs aînés. C’est le mélange de toutes ces personnes et expériences qui fait la force de notre métier aujourd’hui. »

Une force plus nécessaire que jamais, parce que les défis sont nombreux. En même temps, l’innovation – l’une des valeurs auxquelles Marie-Sophie et son entreprise croient profondément - permet d’exploiter plusieurs opportunités : « La Belgique est un pays de bétonniers et le béton est un produit avec lequel on peut faire des choses exceptionnelles, je n’arrête pas à m’en émerveiller. »