Ziegler
Interview
diane govaerts et alain ziegler

Alain dit généralement d’eux-mêmes que « Diane c’est le front office et moi le back office. » Depuis deux ans, Diane, Alain et leurs collaborateurs ont installé le siège de Ziegler au Port de Bruxelles. « Mais l’histoire qui nous lie au Port est beaucoup plus ancienne, puisque nous avons loué un autre emplacement au Port pendant une quarantaine d’années. »

Ziegler : une entreprise centenaire qui a la vitalité d’une start-up

Diane : « C’est Arthur Joseph Ziegler, mon arrière-grand-père, qui a fondé l’entreprise. Il venait de Suisse mais, suite à un stage effectué à Bruxelles, il s’y est établi. Ensuite, Arthur Edouard Ziegler, deuxième génération, a pris les rênes de l’entreprise. Il est resté 74 ans à la tête du groupe, qui a notamment bénéficié d’un coup de boost incroyable lors de l’Expo 58 dont nous étions le prestataire officiel. Depuis, Ziegler est présent dans 15 pays, essentiellement en Europe mais également en Chine, à Hong-Kong et en Afrique du Sud. Nous exportons par exemple des vins sud-africains vers la Chine ! » L’entreprise compte aujourd’hui 154 agences employant 3 200 collaborateurs, dont 650 en Belgique. 

Alain : « Nous avons six métiers de base : le transport (routier, aérien, ferroviaire et maritime) la logistique et les opérations de douane. De manière amusante, un de nos produits ferroviaires suit une partie de l’ancienne route de la soie et relie la Chine... à Liège par le rail. Nous avons développé cette offre en 2020 pendant la pandémie, alors que les containers restaient bloqués plusieurs mois dans les ports chinois et qu’il fallait trouver des solutions de rechange. C’est une formule avantageuse car compétitive et environnementalement plus douce que l’avion ou le bateau. »

ziegler
« Dans notre secteur de la logistique et du transport, nous avons à cœur d’être des acteurs de la transition »
Diane Govaerts

Ziegler, au cœur de Bruxelles

Lorsque Ziegler, après 111 ans, a déménagé son siège mondial au Port, en 2019, c’était la continuation d’une longue histoire. « Nous n’étions pas très loin, à Tours et Taxis, et nous avons rejoint le canal car nos valeurs et notre éthique étaient parfaitement en accord avec celles portées par le Port et sa direction. Car oui, nous aussi, dans notre secteur de la logistique et du transport, nous avons à cœur d’être des acteurs de la transition », confie Diane. « L’enjeu environnemental est très important pour Ziegler. Je crois intimement que les entreprises qui ne feront pas leur transition vers une activité durable ne survivront pas. »

Pour donner du corps à ce discours éco-responsable, nous sommes partis avec Alain à la découverte de l’entrepôt à l’avant-port. « Le nouvel édifice fait 6 000 m2. Il est quasi passif, équipé de LED, et sillonné par des clarks électriques alimentés par des panneaux solaires. Nous avons également déterminé des zones de lumière, histoire de ne pas devoir tout éclairer tout le temps. Nous trions les déchets et nous chauffons l’entrepôt grâce à des pompes à chaleur alimentées par l’eau du canal. »

« En tant que transporteurs, nous avions notre part du chemin à faire en vue de trouver une solution plus écologique, c’est à la fois notre rôle en tant qu’entreprise mais aussi notre responsabilité sociétale »
Alain Ziegler

La conception de l’entrepôt s’inscrit d’ailleurs parfaitement dans la philosophie Now Even Greener de Ziegler. Tout est conçu dans un esprit de durabilité : les véhicules (camions aux normes Euro VI, véhicules électriques, CargoBike...), les bâtiments, le tri des déchets, l’éco-conduite…  « Nous nous efforçons, ajoute Diane, de sensibiliser nos partenaires aux enjeux environnementaux. Par exemple en nouant un partenariat avec KLM-Air France, qui utilise un carburant lié au programme SAF qui diminue de 85% les émissions de CO2. »

Et en quoi l’implantation au Port est-elle cruciale pour Ziegler ? Diane : « Il faut bien comprendre que la manière la plus respectueuse pour l’environnement ET la plus efficace d’acheminer des marchandises venues, disons, de Chine jusqu’au au cœur de Bruxelles, passe par le canal. Les bateaux chinois déchargent à Anvers, on met les containers sur des barges qui arrivent ici, au cœur de la ville. »

Jasper Claesen, le pionnier bruxellois du dernier kilomètre

Les Bruxellois lui ont réservé un accueil du tonnerre : il doit régulièrement s’arrêter pour faire des selfies avec les passants.

Alain : « Ces dernières années, les embouteillages dans Bruxelles sont devenus infernaux. Et nous, en tant que transporteurs, nous avions notre part du chemin à faire en vue de trouver une solution plus écologique, c’est à la fois notre rôle en tant qu’entreprise mais aussi notre responsabilité sociétale. Nous avons donc demandé à un ingénieur de dessiner et concevoir un vélocargo électrique de grande contenance (il peut transporter trois palettes), qui puisse circuler sur le piétonnier bruxellois. Son conducteur, Jasper, un ancien facteur, connaissait déjà bien les quartiers. Nous avons été agréablement surpris par la variété des candidats qui ont postulé pour le job, notamment une pentathlonienne, qui aurait pu ainsi continuer à pratiquer le vélo pendant le boulot ! »

Le premier CargoBike vert et jaune de Ziegler fait maintenant partie du paysage bruxellois. Il sera bientôt rejoint par ses petits frères, qui circuleront également dans la capitale mais aussi à Bruges, Anvers et Knokke. Et la Wallonie, alors, elle devra attendre ? « Eh bien... c’est moins plat, disons ! » conclut Diane dans un éclat de rire.

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Carte d’identité

Alain Ziegler, Président du groupe.

3e génération de l’entreprise familiale. 

41 ans au service de Ziegler. 

Hobbies : la gastronomie et les vins, les timbres belges et suisses.

« Et, comme tout bon Suisse, j’adore aussi l’horlogerie : j’ai appris à être à l’heure à la minute. »

Diane Govaerts, CEO du groupe. 

4e génération de l’entreprise familiale. 

Elle a rejoint Ziegler il y a 6 ans après 7 ans dans la banque. 

Quand elle ne travaille pas dans l’entreprise, Diane pratique l’équitation en compétition.